Historique

L’histoire du CERIM en bref

Le CERIM a été créé en 1984 à la Faculté de Médecine de Lille par le Pr Régis Beuscart. Toujours en avance sur son époque, le CERIM a inventé de nouvelles activités, qu’il a transférées, une fois matures, à d’autres unités à la création desquelles il a participé. Les principales activités sont ici détaillées.

Dès 1984, le projet du CERIM était de mener des recherches en informatique médicale et intelligence artificielle. Le CERIM a mené ses recherches sur l’introduction d’une informatique pervasive dans les domaines de la santé. L'évolution conjointe des terminaux mobiles et ultra-mobiles (ordinateurs portables, smartphones, etc.), des réseaux mobiles (du GSM à la 5G, Wifi, Bluetooth) et des diverses technologies de l'information, ont permis de créer de nouvelles dimensions au domaine informatique, devenue « mobile, nomade, ubiquitaire, diffuse, ambiante » (Talukder et al. 2006).

L’ensemble des informations potentiellement saisies, captées ou déduites est grand et la détermination d’indices contextuels pertinents pour une activité donnée constitue l’un des défis que doit lever l’informatique ubiquitaire.

Le CERIM a également mené des travaux sur le thème de l’informatique coopérative à des fins médicales en considérant l’ordinateur comme un véritable outil thérapeutique (prescription assistée, informatique dépendante du contexte, télé-interprétation d’images) et de formation (e-formation et UMVF).

Le CERIM a également poursuivi des recherches concernant l’informatique en réseau et l’informatique coopérative afin d’optimiser la communication, la collection et la gestion des données. Pour améliorer la prise en charge de ces patients, le CERIM s’est intéressé à l’apport des TIC (technologies de l’Information et de la Communication) pour la coopération des acteurs de soins (hospitalisation à domicile, réseaux de soins) tout en abordant les problèmes liés à la prise en compte des contextes de travail (context awareness).

Mettant en résonnance son objectif initial (l’intelligence artificielle), ses travaux en informatique médicale et ses travaux en biostatistique (voir ci-dessous), le CERIM s’est ensuite intéressé à la réutilisation (data reuse) de données massives (big data). Ce champ a ensuite naturellement rejoint celui de l’intelligence artificielle en santé, avec notamment des applications dans la détection et la prévention des effets indésirables du médicament, et le champ de la gériatrie, de la polymédication et de la polypathologie. C’est ainsi que le CERIM a initié le projet européen PSIP, coordonné par le Pr Régis Beuscart.

La constitution de bases de données réunit des dossiers médicaux et des observations des patients, sur de longues périodes de temps, et très souvent dans une perspective multicentrique. L’exploitation de ces données pose d’intéressants problèmes statistiques ou de modélisation, nourrissant une réflexion méthodologique :

  • Le pré-traitement des données : les données médicales sont souvent hétérogènes, imprécises et comportent systématiquement de nombreuses données manquantes.

  • Il est souvent utile voire nécessaire de synthétiser les informations contenues dans de nombreuses variables pour construire des indicateurs ou des scores (extraction de caractéristiques).

  • Les données sont souvent historisées. Comment prendre en compte efficacement les données répétées dans les analyses ?

  • Les méthodes utilisées doivent conduire à des modèles explicatifs, facilement interprétables pour être validés par des experts médicaux.

Le CERIM a initié et poursuivi des travaux sur les méthodologies d’analyse des grandes bases de données en santé, notamment axés sur les verrous suivants :

  • la gestion des données manquantes ;

  • la structuration des données ;

  • la fouille de données imprécises ou non structurées ;

  • l’analyse des données répétées.

Le CERIM s’est notamment intéressé aux méthodologies d’extraction de connaissances à partir de bases de données (data mining), et aux méthodes récentes (scan statistiques, régression PLS, analyse fonctionnelle des données longitudinales). Plus récemment, il s’est intéressé à l’analyse de données spatiales.

L’objectif principal du projet P-Learnet était d’explorer le potentiel offert par l’informatique ubiquitaire dans un champ d’application particulièrement important : les Environnements Informatiques pour l’Apprentissage Humain (EIAH).

Le support à l’apprentissage est en effet crucial pour soutenir le niveau d’éducation des populations mais également pour assurer la performance des organisations. Nous avons prolongé nos travaux de modélisation des contextes liés au domaine médical en intégrant des représentations ontologiques des concepts.

Une application de ces modélisations nous a permis de proposer des enseignements dynamiquement contextualisables en fonction des utilisateurs. En particulier les compétences du public visé (spécialiste, généraliste, famille et patient) ou l’environnement culturel (différents pays) seront envisagés. D’autre part nous avons approfondi l’utilisation de l’informatique pervasive et ambiante dans les lieux des activités métier (au sein des services traitant de maladies chroniques, dans le cabinet médical ou chez le patient).

L’expertise de recherche ainsi acquise a été généralisée au service des étudiants en Santé. Le CERIM s’est intéressé à l’apport des TIC (technologies de l’Information et de la Communication) pour la diffusion des savoirs et des connaissances (UMVF, Pervasive learning, campus virtuel Claroline puis Moodle). Ces activités innovantes sont progressivement devenues des activités de routine, et ont pu être transférées par le CERIM.

Le CERIM a étudié l’utilisabilité et les usages de l’informatique coopérative en milieu médical, pour l’analyse et l’amélioration des situations de travail ou des systèmes sociotechniques en santé. Des notions telles que la sécurité des patients (Patient Safety) sont au coeur des problématiques traitées.

  • Ces activités ont permis de créer le laboratoire EVALAB, qui est désormais rattaché au CIC-IT, et réalise ses activités de recherche dans l’ULR 2694 Metrics

Enfin, l’étude des facteurs génétiques, que ce soit au travers du génome, du transcriptome ou de protéome, nécessite de nouveaux éclairages méthodologiques empruntant à la BioInformatique. Cette recherche, initialement développée au CERIM, est maintenant devenue une activité de service innovante et sera demain une activité de routine au service du plus grand nombre de soignants.

Le CERIM a mis en place des services innovants de support à la recherche clinique : conseil méthodologique, analyses statistiques et services de gestion de données pour la recherche clinique. Cette activité a notamment été portée par le Pr Alain Duhamel, puis intégrée au CHU de Lille.